À toi qui revendiques ton histoire,

Les souffrances de tes ancêtres,

Les meurtres de masse,

Les déportations,

Les tortures,

L’esclavage et l’exil,

Les mariages forcés,

Les stérilisations forcées,

Les conversions forcées,

À toi dont les ancêtres se sont battus pour gagner leur liberté, leur dignité pour que toi, jamais tu n’aies à subir la même horreur qu’eux : le rejet de la différence et de la déshumanisation.

Qui es-tu donc pour interdire aux autres d’être différents ? D’avoir une sexualité différente de la tienne ? Des croyances différentes de la tienne ? Un genre différent du tien ?

As-tu à ce point oublié ton histoire ?

D’oppressé tu deviens oppresseur, en ton foyer, en ta communauté, en ton pays ?

Au nom de quoi ? Au nom de qui ?

Et ne dit pas que c’est au nom de Dieu car ce serait un blasphème car il nous a tous créé à son image.

De quoi as-tu si peur ? De perdre tes privilèges bâtis dans le sang et l’ignorance de la sensibilité d’autrui ?

As-tu peur de revivre la servitude ? Est-ce pour cela alors que tu la fais subir à ta femme, tes enfants ou des personnes encore plus vulnérables ?

Regarde-toi donc dans le miroir.

Regarde donc ton histoire telle qu’elle est.

Ton histoire familiale, entre non-dits, tabous, membres fantômes et amnésies traumatiques.

L’Histoire de ta communauté, bafouée, instrumentalisée pour humilier, rabaisser, moquer et déshumaniser tes ancêtres afin de générer ce sentiment de honte que tu ressens encore aujourd’hui dans ton corps. C’est cela que l’on appelle le « transgénérationnel ».

Enfin, regarde l’Histoire de ton pays, va à la rencontre de ses heures noires, de ses ombres comme de ses lumières.

Analyse les idéologies, les schémas qui se répètent. Ouvre des livres d’histoire, de géographie, de géopolitique, d’économie. Étudie, compare, identifie. Comprend. Médite sur toi-même.

Analyse-toi, fais le tour de toi-même comme disait un sage nommé Confucius, plus précisément, il disait ceci : « Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même ». C’est ce que l’on appelle « l’introspection ».

Prends conscience de ton héritage.

Qui veux-tu servir ?

La peur ou l’amour ?

La haine ou l’acceptation ?

Le rejet ou la reconnaissance ?

La servitude ou l’indépendance ?

La manipulation ou le respect du libre arbitre ?

Veux-tu servir les ténèbres ou la lumière ?

Quelles sont tes valeurs ? Es-tu en cohérence avec elles car elles sont tes piliers, et je prie pour que ce soient des valeurs d’amour.

Mais sais-tu vraiment ce que sont tes valeurs ?

Ton combat vise-t-il à libérer tout le monde ou à stigmatiser et discriminer à nouveau les personnes qui sont différentes de toi ? Vas-tu soutenir un régime de ségrégation ? Vas-tu soutenir un régime de surveillance constante et de délation ? Pour rappel, c’est ce que l’on appel, le totalitarisme… pour ne pas dire… fascisme.

Cette différence que tu ériges comme fierté dans tes discours émancipateurs, tu la refuses aux homosexuels, aux lesbiennes, aux personnes transgenres, aux personnes qui ont une religion différente de la tienne. C’est donc une acceptation à niveau variable ?

Alors, que veut dire « faire société » si ce n’est « accepter chacun et chacune dans sa différence et œuvrer ensemble à construire un pays dans lequel on se sente bien et dans lequel les droits de tous et toutes sont respectées » ?

Que deviennent le « Contrat social » de Rousseau ou « L’Esprit des lois de Montesquieu » ? Ces « Lumières » qui se battaient contre l’obscurantisme et la haine malgré leurs propres paradoxes et contradictions nous ont prévenu.

Sois la lumière et l’espoir, riche de ton histoire, apaise, soutien et protège les personnes vulnérables car le pouvoir conféré par l’argent et les privilèges ne sont qu’une illusion.

Une croyance tenace pour laquelle certains sont prêts à tuer plus de 6 millions de personnes sous le IIIème Reich ou comme le Congo depuis près de trente ans, en passant par la Corée du Nord, le Rwanda, la Serbie, le continent américain, les Caraïbes….

Quand est-ce que l’ego de quelques-uns cessera-t-il de dominer le monde ?

Quand est-ce que l’argent cessera-t-il de donner du pouvoir aux désirs les plus vils ?